dimanche 8 octobre 2017

NatureMan (83)


Dans la saison il y a les objectifs prioritaires que l’on essaie de réussir et les secondaires qui servent simplement de préparation.
Le NatureMan devait être mon 3ème et dernier objectif de l’année (après le duathlon de Douai et le Championnat de France de triathlon à Dijon). Je suis passé à côté de ces deux courses mais globalement j’ai été satisfait de toutes les autres épreuves secondaires que j’avais moins préparé…

Après avoir traversé toute la France, j’arrive sous le soleil des Gorges du Verdon en pleine forme. Le site est magnifique, il fait beau alors que je n’ai plus vu le soleil depuis fin juillet et les jambes semblent être présentes. Je suis donc archi motivé et j’ai vraiment envie de faire de mon mieux. C’est l’inverse de la plupart des épreuves de cette année, que j’aborde sans préparation spécifique, avec une accumulation de fatigue et surtout une météo catastrophique. Ca fait bien longtemps que je n’ai pas pris le départ d’une compétition en me disant que je vais essayer de performer et pas seulement me contenter de limiter la casse.

J’ai maintenant suffisamment d’expérience pour savoir que la course va mal se passer, et que chez moi, plus les conditions sont favorables moins les résultats sont là.
Heureusement, je commence à être malade, je suis aphone depuis 24h, j’ai le nez pris et mal à la gorge. Un bon début de crève qui peut me rendre optimiste...

Objectifs

C’est difficile de se donner un objectif de temps puisque le circuit course à pied est nouveau et que l’on n’a ni la distance exacte, ni le dénivelé.
Au regard des éditions précédentes, il n’est pas envisageable de rentrer dans le TOP 100. Le niveau est très élevé, presque autant qu’au championnat de France avec la présence de nombreux élites et étrangers. La NatureMan est réputé pour être l’un des triathlon les plus beau de France, alors forcément ça attire beaucoup de monde.
Se rapprocher du TOP 150 serait déjà beau avec un chrono de 5h15/5h30.

Météo

La météo annonce du soleil et de la chaleur avec un peu de vent. Cette année, j’aurais tellement couru sous la pluie, dans le vent et le froid que ça me changera...surtout que généralement la chaleur me réussi pas trop mal.

Natation : 2100m

Une seule boucle de 2,1km avec une sortie à l’Australienne sur une ile. C’est original et super sympa. Nous sommes 1100 concurrents à attendre le départ sur la plage de galets.
Je suis très motivé, j’ai envie de bien faire dès la natation.



Le départ est donné. Ca bastonne beaucoup, je prends des coups mais j’essaie de rester au contact d’un groupe. J’ai de bonnes sensations et je fais de mon mieux. J’ai l’impression de faire une nage correcte. La température du lac est bonne, les paysages sont déjà beaux avec le soleil qui se lève, c’est vraiment très agréable. Une journée de vacances qui commence très bien !

Je sors de l’eau en 40’08 ce qui est le 546ème temps. Je suis donc pile à la moitié du classement, ce qui est pas trop mal...par contre cela me fait une allure de 1’55 au 100m. Même pour moi c’est nul ! Je devrai normalement me rapprocher des 1’45. Allure que j’avais tenu à Gérardmer en 2016. Je ne peux donc pas me satisfaire de cette natation même si j’ai pris beaucoup de plaisir.

Ma natation en chiffres (Garmin)

  • Temps : 33’19
  • Distance : 2089 m
  • Allure : 1’55 / 100 m
  • FC moyenne : 149
  • Cadence moyenne : 30 mvt / minute
  • Swolf : 43
  • Classement et chrono : 546ème
Première transition - T1

J’essaie de rester concentrer et de ne pas perdre de temps sur cette première transition.
Quand j’arrive à mon vélo je vois Nico qui sort du parc. Il a donc une petite avance sur moi. Nico c’est un peu plus qu’un pote puisqu’il me sert aussi comme président de club, comme témoin pour mon mariage et comme parrain pour mon fils…bref c’est le gars à abattre sans hésitation ! Mes objectifs de TOP 150 ou sub 5h15 s'arrêtent là. Il n’y a plus qu’une chose qui compte, lui passer devant...et dès que possible.
Il est bien meilleur que moi en natation, a un niveau équivalent en vélo (quand il ne craque pas) et court bien plus vite que moi sur 10km (qu’il a déjà fait en 36’20).

Une fois prêt à partir à vélo, c’est David qui arrive dans le parc. Normalement on nage un peu pareil et je dois me méfier de lui à vélo...sauf si comme d’habitude il part trop vite pour ensuite craquer !

Je fais une bonne première transition en 2’02. C’est le 82ème temps et le temps d’enlever ma combi et d’enfourcher mon vélo, je double 118 personnes.

Vélo : 92km / 1500m D+

Une seule boucle de 92km avec 1500m de dénivelé. C’est donc vallonné avec 4 belles bosses mais ce n’est pas non plus de la montagne. Il y a de longs passages roulant bien exposés aux vents où il vaut mieux être puissant avec une belle position aéro (ce qui n’est pas mon cas).



Je n’ai pas l’impression d’être dans un grand jour mais ce n’est pas non plus catastrophique.
Je guette en permanence les concurrents qui sont au loin en espérant apercevoir Nico. Je me prépare aussi psychologiquement au retour de David. Après 35km, je double Samuel (le troisième copain de club avec qui nous avons fait le déplacement). Il a fait une très bonne natation en 34’30 mais n’a pas d'entrainement à vélo…



Les kilomètres défilent, David ne revient pas mais impossible d'apercevoir Nico. Je n’ai qu’une peur, c’est de partir en course à pied avec lui. Il est bien meilleur coureur que moi, je risque de me mettre la pression à essayer de le suivre pour ensuite le payer cher. Il faut absolument que je prenne de l’avance à vélo mais pour ça il faut commencer par le rattraper.
Le circuit est magnifique, on se régale et on ne s’ennuie pas un instant. Un vrai plaisir. Certaines bosses sont tout de même assez dures, surtout l’enfer du Sud avec son passage à 16%. Je fais de mon mieux sans trop penser à la course à pied à venir et je finis le vélo bien entamé...mais sans avoir rattrapé Nico. L’horreur !

Je fais un chrono de 3h07’02, ce qui est le 245ème temps. J’aurai doublé à vélo 147 concurrents pour finir cette partie à la 281ème place du classement provisoire.



C’est globalement les classements que je fais en vélo. Par contre ma puissance normalisée de 216w est nulle. Normalement je suis plus proche des 235w et aussi bien sur les circuits vallonnés du type de Gérardmer que sur les circuits plus roulants de Bretagne. Je ne sais pas trop quelle conclusion en tirer. Peut-être que les données en watt ne sont pas si fiables que ça !

Au dernier kilomètre j'aperçois enfin Nico qui a une centaine de mètres d’avance sur moi. Le pire des scénario est en train de se produire, on va partir ensemble en course à pied.

Mon vélo en chiffres (Garmin)

  • Distance : 92 km
  • Dénivelé : 1386 m de D+
  • Temps : 3h06’41
  • Vitesse : 29,6 km/h
  • FC moyenne : 146 bpm
  • Puissance normalisée : 216 w
  • Puissance moyenne : 185 w
  • Cadence moyenne : 80 rpm
  • Chrono : 245ème temps
  • Classement à l’issue du vélo : 281ème
  • Place gagnées pendant le vélo : 147
Deuxième transition - T2

Comme pour T1, je vais essayer de rester concentré et de ne pas perdre de temps ici.
Je dois avoir une dizaine de secondes de retard sur Nico, ce n’est pas beaucoup, mais suffisamment pour le voir se perdre dans le parc à vélo...ok ce n’est pas sport mais au moins ça m’évitera de le pousser dans le lac ou lui faire un croche patte dès que l’occasion se présentera. La situation s’inverse donc et c’est moi qui doit avoir maintenant 10” d’avance.

Je fais une transition éclair puisqu’avec un chrono de 1’39 c’est le 46ème temps. Non seulement cela me permet de passer devant Nico mais aussi de doubler 26 autres concurrents.

Course à pied

2 boucles de 10km sur des chemins de terre typés trail avec un dénivelé cumulé de 230m

Tout va se jouer maintenant...j’ai Nico qui doit être juste derrière et je ne veux absolument pas subir son rythme. Le plus simple est donc de partir assez vite pour espérer le lâcher rapidement et, à l’occasion, en profiter pour doubler d’autres coureurs. Ce dernier point est accessoire car la vraie course maintenant c’est entre moi et mon témoin ! Lui ne fait peut-être pas la course contre moi mais moi je la fais contre lui...

Je cours le premier kilo en 4’30, ce qui me paraît être une allure normale que je dois pouvoir tenir longtemps. Le deuxième kilo est effectué avec le même rythme. Je fais le troisième en compagnie de Manon GENET, qui a un tour d’avance et qui gagnera chez les femmes. J’en profite pour lui parler un peu car après avoir souvent échangé avec elle via internet je suis content de pouvoir enfin la rencontrer….tout en restant polie, elle m’invite à continuer cette conversation sur la ligne d’arrivée ! De toute façon elle ne tardera pas à partir sans moi…

Au 4ème kilomètre on rentre dans le vif du sujet avec une belle bosse que l’on passe en marchant. Je perds mon allure de croisière pour ne jamais la retrouver. Le circuit est tout de même très dur...Je suis largement au dessous de mes allures habituelles, j’ai l’impression de sentir le souffle de Nico derrière moi, il ne faut pas pas que je lâche. Kilomètre après kilomètre mon allure faiblit, le circuit est très dur, il fait chaud mais c’est magnifique…



A la fin du premier tour je croise Nico sur un aller retour. J’ai quelques minutes d’avance...ça devrait donc passer.
Sur le deuxième tour mon allure n’est plus du tout la même. Il n’est pas impossible que Nico revienne si je continue à faiblir. Je comprends maintenant pourquoi Manon n’était pas enclin à la conversation arrivée à ce stade de la course. Je ne lâche rien, j’ai l’impression de me trainer mais il n’y a toujours personne pour me doubler. Même s’il est très dur, j’adore le circuit.
Les derniers kilomètres se font désirer. Comme à mon habitude j’accélère sur la fin pour m’assurer quelques places supplémentaires.
Nico arrivera 8’30 plus tard, j’avais donc un petit matelas d’avance. Il est vraiment plus rapide que moi mais beaucoup moins habitué aux efforts longs.

Je fais les 19km du parcours en 1h39’44 avec une allure de 5’14. C’est le 109ème temps cela m’a permis de doubler encore 84 concurrents.
Mon allure est loin de ce que je fais d’habitude mais le circuit est incomparable. Le classement de cette càp reste donc très satisfaisant.



Ma course à pied en chiffres (Garmin)

  • Temps : 1h39’44
  • Distance : 19,1 km
  • Allure : 5’14
  • FC moyenne : 158
  • Cadence moyenne : 166 rpm
  • Chrono : 109ème temps
  • Place gagnée pendant la càp : 84
  • Classement à l’issue de la càp : 170ème

Ma course sur Garmin Connect : https://connect.garmin.com/modern/activity/2067152729
Les résultats complets : https://www.t2area.com/resultats-du-natureman/results/477-resultats-du-natureman-2017.html

Je termine la course en 5h30’37 et à la 170ème place sur 1082 classés.
je suis loin des 5h15 mais cette édition était plus dure que la précédente. Il fallait faire un TOP 80 pour être sous cette barrière horaire. Ce qui est absolument inconcevable pour moi !
Avec une 170ème place je ne suis pas trop loin de mon objectif. Je suis donc relativement satisfait...la vraie satisfaction restant d’avoir battu Nico, ça, ça n’a pas de prix !

Conclusion

Une épreuve magnifique, la plus belle que j’ai pu faire et que tous les triathlètes se doivent de découvrir
C’est confirmé, cet hiver je dois mettre l’accent sur le vélo et la natation (mais ce n’est pas nouveau)
fFnalement mon point fort ce n’est pas la course à pied mais les transitions. Faute de temps, beaucoup arrêtent le triathlon pour se réorienter vers le trail, moi je me reconvertirai vers la T2. Il faut juste trouver des compétitions de T2 et essayer d’y emmener Nico pour le battre à chaque fois.
Deux jours après la course je suis vraiment malade et mon médecin me met sous antibiotiques. Pas de chance je suis en congés !
Ma saison se finit donc sur une belle note. Je ne pense pas avoir fait un super perf comme à Gerardmer l’année dernière mais cette épreuve était un réel plaisir.
Maintenant place à 2018 et je peux déjà me pencher sur le calendrier à venir. Normalement les principaux objectifs seront le 29 avril avec le championnat de France de duathlon à Douai et le 2 août avec le mythique triathlon de l’Alpes d’Huez...mais ce sera en fonction du bon vouloir de mon chef, qui m’accordera ou non mes congés, même après avoir lu ces quelques lignes….