dimanche 25 novembre 2018

Trail des Lions (27) - 26km



En 2017, la course à pied était mon point fort sur les triathlons longue distance. Cette année, je me trouvais beaucoup plus juste et bien moins à l’aise une fois descendu du vélo. Il faut dire que la saison 2018 a été très particulière. Je me suis beaucoup moins bien préparé que d’habitude. En course à pied je n’ai fait que très peu de séances de rythme, je n’ai participé à aucune compétition : pas de cross, par de course sur route, pas de trail (sauf l’EcoTrail que j’ai abandonné). En vélo, je n’ai pas accumulé autant de kilomètres que chaque hiver et je me suis laissé aller avec mon poids en atteignant les 78kg (contre 72,5kg à l’approche des objectifs). Je n’ai même écrit aucun CR de course, c’est dire que j’étais moins à bloc que d’habitude !

J’ai donc décidé de reprendre les choses en mains pour préparer 2019. Dans les premières mesures, je souhaite stabiliser mon poids à 75kg toute l’année et bien me préparer cet hiver en course à pied. Au programme alterner des courses brèves et intensives (entre 8 et 12km) avec des épreuves plus longue comme des trails de 25 à 30km.



La première course que j’ai cochée est le Trail des Lions avec ses 26km près de Vernon (27). Je pense m’être bien préparé. Pour commencer, j’ai perdu du poids et je suis maintenant à 76kg. Même si je n’ai pas encore fait de rythme j’ai accumulé quelques sorties longues depuis octobre. J’ai beaucoup travaillé ma foulée et ma cadence en “Five-Finger”, j’espère ainsi avoir une gestuelle économique qui me permettra de tenir sur les longues distances. J’ai aussi commencé le renforcement musculaire à base de corde à sauter et de sauts (type cross fit).



C’est donc avec beaucoup de confiance que je m’inscris sur cette épreuve. Ce ne sera pas un objectif mais je vais essayer de faire le mieux possible en prenant du plaisir et sans me mettre la pression...mais ça c’était avant de drame. Mercredi, je décide de faire un dernier footing de 10km en “Five-Figer”. Au 8ème kilomètre une douleur fait son apparition à l’arrière de mon genoux gauche. Plus je cours, plus ça me fait mal. J’arrive à peine à plier le genoux et les 2 derniers kilomètres sont un calvaire. Je ne sais absolument pas quoi faire. Cette douleur est inédite pour moi. Elle peut partir aussi vite qu’elle n’est apparue, mais courir 26km avec, peut sacrément compromettre toute ma préparation hivernale. Est-ce raisonnable de prendre le risque de me blesser sérieusement lors d'une épreuve sans objectif? Surtout qu’en course à pied, il est très difficile d’abandonner une fois parti. Si la douleur arrive après 10km de course, je vais être complètement coincé sans pouvoir continuer ni faire demi tour. Surtout que la météo s’annonce catastrophique avec une pluie continue par 6°c.

Dans ces conditions, il ne serait absolument pas raisonnable de prendre le départ...ce que bien entendu je vais faire !!!



Comme prévu le jour de la course la météo est catastrophique. Il pleut par 6°c et ça ne devrait pas s’arranger de la matinée. Au départ, je suis l’un des seuls en T-shirt à manches longues, tous les autres concurrents ont des K-Way. Ce n'est pas rassurant d’être aussi mal équipé. Ca me rappelle trop les 45km de l’EcoTrail 2018 de Paris, que j’avais abandonné après 26 km tellement j’étais frigorifié par la pluie/neige ! Par contre, je suis aussi l’uns des seuls à être habillé avec un magnifique sac poubelle. La classe on l’a ou on l’a pas !



Je ne m’échauffe absolument pas, dans mon sac poubelle je n’ai pas trop froid et je veux retarder un maximum l’apparition éventuelle de ma douleur au genou. Raisonnement stupide car il serait préférable d’avoir mal à l’échauffement plutôt qu’une fois perdu dans les bois !

Nous ne sommes pas nombreux sur le 26km, environ 170 coureurs. 3 minutes avant le départ, je quitte mon précieux sac poubelle et je me place en troisième ligne. D’ailleurs j’ai l’intention de partir calmement, 26km ça reste assez long pour moi.

La course est lancée, ça ne se bouscule pas. Nous ne sommes pas nombreux et dès le début nous empruntons un large chemin bitumé qui longe la Seine. Je cours les 2 premiers kilomètres sans forcer en 4’30/4’25. Je me sens bien, malgré la pluie je n’ai pas froid et je n’ai pas encore mal au genou.

Dès le 3ème kilomètre les choses sérieuses commencent. Nous montons sur les hauteurs du bord de Seine. C’est très gras, ça glisse et c’est bien raide. Je passe ce kilomètre en 7’50 !!!

Les kilomètres se suivent, je me sens vraiment pas trop mal. Dès que c’est roulant mon allure se rapproche des 4’30/4’40. Je n’ai pas trop l’impression de forcer et je double régulièrement des concurrents, sauf dans les descentes très glissantes que je ne sais absolument pas négocier. Heureusement c’est un circuit physique, avec de beaux paysages mais très peu technique. Je ne suis donc pas trop désavantagé par rapport aux vrais traileurs.




Kilomètre 13, à la mi-course on m’annonce que je suis 20ème. Je ne m’y attendais pas, ça me motive à accélérer un peu surtout que je me sens encore très frais. J’essaie de ne pas trop penser à mon genoux qui ne me fait absolument pas mal mais qui me démange quand mon attention se porte sur lui.

Kilomètre 17 je me fais rattraper par le premier du trail “16 kilomètres” qui est parti 30’ après nous et qui a parcouru 10km de moins à ce moment de la course. A partir de là c’est moins drôle car j’entends souvent des coureurs qui reviennent sur moi sans savoir si ce sont des concurrents de ma distance. Cela me met la pression et me fait accélérer encore un peu plus. Une fois qu’ils me doublent, je me fis à leur équipement pour déterminer leur épreuve. Les premiers du 16km ne semblent pas avoir de poche à eau sur le dos ou en ceinture. Sur une courte distance les ravitaillements de l’organisation suffisent largement ! Cela me rassure je ne perds pas de place dans mon classement, je continue même à en gagner. Mon allure avoisine toujours les 4’30 dès que c’est roulant.



Kilomètre 23, j’ai toujours quelques coureurs en point de mire avec des sacs à dos. Le top 15 est jouable. Certes je commence à être dans le dur, mais je reste très frais pour une fin de course.

Kilomètre 24, je vois une pancarte “Arrivée 1km”. Mince la course ne fait que 25km et non 26km, j’aurais dû un peu mieux regarder le tracé fourni par les organisateurs. En seulement 1km je ne pense pas avoir le temps de revenir sur les concurrents que j'apercevais dans les longues lignes droites. Ce dernier kilomètre commence par une longue descente où je ne peux pas gagner du temps il y a même un coureur avec un sac qui me double. Arrivé dans Vernon, il y a quelques relances en ville qui ne favorisent pas non plus mon retour. Je fais le forcing pour ne pas perdre le contact avec M Sac à Dos. On va finir en sprint mais je trouverai ça moche de perdre une place dans une descente à 500m de l’arrivée. Il s’accroche mais j’arrive tout de même à repasser devant. Une fois la ligne d’arrivée franchie j’apprends que c’était un coureur du 16km. Pas mal, je bas au sprint un coureur qui à 10km de moins que moi dans les jambes alors qu’il fait lui même un TOP 10 sur sa distance. C’est marrant, je n’ai absolument jamais travaillé ma pointe de vitesse ni mes sprints mais en compétition je les gagne systématiquement.

Je termine donc à la 16ème place sur 167 coureurs en 2h10’28. Il y a 5 concurrents dans la minute d’avant, j’étais pas loin de faire un exploit !

  • Distance : 25,11km
  • Temps : 2h10’27
  • Dénivelé : 616m
  • Allure : 5’12
  • FC moy : 160bpm
  • FC max : 178bpm

C’est la première fois que je passe une course aussi facilement. J’ai l’impression de ne pas avoir était trop dans le dur et je ne me suis pas senti limité musculairement comme habituellement. Je pense donc avoir fait une belle course et d’être dans la bonne voie. Je suis vraiment content de ma journée : je suis satisfait de mon classement, je n’ai pas eu froid et je n’ai absolument pas eu mal au genoux. 25/30 km c’est vraiment la distance qui me convient, suffisamment long pour ne pas s’arracher dès le départ et suffisamment court pour tenter de conserver une allure correcte.

Prochaine étape les 10km de Sées le 15 décembre. Là, je ne vais pas avoir le choix, si je veux essayer de battre mon chrono de 38’38 il va falloir que je fasse quelques séances de rythme...ce que j’appréhende beaucoup !